Le Brésil, une puissance du tiers-monde

 

Le Brésil est un pays d'Amérique Latine qui appartient au Sud économique, c'est à dire l'ensemble des pays pauvres. Il est néanmoins considéré comme une puissance économique mondiale avec un classement vers le 11ème ou 12ème rang au niveau du PNB. Le Brésil fait donc partie des géants du Tiers-Monde ; avec la Chine, le Mexique ou l'Inde ; qui s'intègre de plus en plus à la mondialisation.

Comment ce pays est-il parvenu à ce stade sans vraiment encore atteindre un développement total ?

I/ LES FACTEURS DU DÉVELOPPEMENT BRÉSILIEN.

A/ "Dieu est brésilien ! " : un territoire immense et riche

  • Le territoire est immense : 8.5 millions de km2 soit 15 fois la France (5ème rang mondial) : 4000 km d'ouest en est et 3700 du nord au sud.
    Une très large ouverture maritime (plus de 7400 km de côtes) vers l'océan Atlantique et des frontières communes avec dix états.
  • Le relief  peut être divisé en deux grands ensembles : au nord une vaste plaine drainé par l'Amazone et ses affluents et au sud des plateaux et massifs anciens.
  • Une gamme de climats chauds : climat équatorial au nord ; climat tropical et subtropical vers le sud avec même un climat tempéré dans le sud-est. Cela offre au Brésil une grande diversité de cultures.
  • Une nature généreuse : des produits industrialisables en grande quantité : fer (2ème), phosphates (2ème), bauxite (4ème), étain (5ème), argent, or, cuivre, nickel, potasse, zinc... Des matières premières permettant d'envisager une base industrielle mais elles sont très souvent localisées à l'intérieur. Des ressources énergétiques : fleuves gigantesques pouvant fournir de l'hydroélectricité ; du charbon et du pétrole en quantité plus réduite.

Au total des possibilités agricoles et industrielles.

 

B/ Une population abondante

180 millions d'habitants

  • Une population métissée, résultat d'une longue histoire coloniale : la majorité est d'origine européenne (55%) mais on y trouve des noirs, des asiatiques, des amérindiens et des métisses. Il y a peu de discrimination raciale.
  • La croissance démographique reste vigoureuse même si le Brésil a entamée la sortie de la transition démographique.
    Accroissement naturel : 1.4%/an soit 2.5 millions de brésiliens chaque année.
    Indice de fécondité : 2.2 enfants par femme
    Taux de natalité :
    Taux de natalité :
  • La population est donc abondante mais aussi jeune : 28% a moins de 15 ans et 6% plus de 65 ans.
  • La densité moyenne est de 21 hab/km2 mais la répartition sur le territoire est inégale. Les brésiliens se concentrent sur les littoraux et notamment dans le Sudeste. L'intérieur est délaissé.
  • La population est citadine (80 %) avec de nouveau des contrastes sud/nord. Les mégapoles concentrent population et activités (Sao Paulo : 17 millions, Rio de Janeiro : 11 millions, Belo Horizonte : 4 millions...)
  • La population est mobile comme en témoigne l'exode rural encore vivace ou les migrations vers les fronts pionniers amazoniens.
  • Enfin cette population se développe avec des progrès dans l'alphabétisation : (80 %) et des revenus qui augmentent ( le PNB a doublé en 25 ans : 3700 $/hab en1980 et 8000 $/hab en 2004).

Le Brésil offre donc un main d’œuvre abondante, bon marché et un marché de consommation aux fortes potentialités.

 

C) Des stratégies de développement.

Jusqu'au début du XXème siècle il s'agit de cycles économiques dans lesquels on a croissance, prospérité puis dépression ( ex : sucre, café).

  • 1930-1964 : développement autocentré ou politique de substitution aux importations :
    - objectifs : auto suffisance, indépendance vis à vis des marchés extérieurs, industrialisation avec les produits locaux.
    - Stratégies : diversification de l'agriculture, développement d'industries nationales. L'État joue un rôle important : protection des marchés, création d'entreprises nationales ( Petrobas, Electrobas), aménagement du territoire (Brasilia), développement des industries légères et lourdes.
    - Résultats : croissance de l0% mais le marché intérieur s'essouffle.
  • 1964-1973 : développement d'une économie extravertie : nouvelle industrialisation avec des capitaux étrangers, exportation, front pionnier pour la mise en valeur du territoire. C'est le miracle brésilien, mais choc pétrolier de 1973.
  • Actuellement : libéralisation et intégration dans le commerce mondial mais il y a essoufflement de la croissance.

 

II/ LES ASPECTS DU DÉVELOPPEMENT BRÉSILIEN.

A) Une puissance agricole.

Rappel : territoire immense ; climats diversifiés ; colonisation intérieure avec les fronts pionniers.

  • L'organisation de cet espace est stratégique : régions plus difficiles pour l'élevage, plaines littorales pour les plantations ( agriculture d'exportation) et l'intérieur pour la mise en valeur par la colonisation des espaces. Les cultures vivrières sont encore très présentes mais il y a eu une force tendance à les refouler vers l'intérieur.
    A cela s'ajoute l'appel à des capitaux étrangers (FMN de l'agroalimentaire).
  • Résultats : puissance agricole : 1ère pour le café, la canne à sucre, les agrumes, 2ème pour le soja, les bovins, 3ème pour le maïs , le porc, 5ème pour le cacao, 8ème pour le coton brut... bois...
    Le Brésil est le 3ème exportateur de produits agricoles ; son intégration à un système agro-industriel lui permet d'exporter des produits agroalimentaires.

B) Un développement industriel

  • La production est diversifiée, elle est le résultat d'un appel aux capitaux étrangers, d'une ouverture de l'économie et d'une remontée des filières. Il y a aujourd'hui autant d'actifs dans l'industrie que dans l'agriculture ( 20%).
  • Les principales productions : textile, agroalimentaire ; industrie lourde ( 8ème pour l'acier), automobile ( 11ème grâce aux investissements étrangers : Renault, Ford, Volkswagen), chantiers navals, aéronautique ( cf Embraer), informatique, pharmacie, armement ....79% des produits exportés sont des produits industriels. L'essentiel de cette production est concentrée au Sudeste.

C) Une puissance régionale intégrée dans la mondialisation.

Poids important en Amérique Latine ( 50% de la superficie et de la population). Elément moteur du MERCOSUR crée en 1991.
Intégration dans la mondialisation par le biais du commerce, surtout avec l’ E.U mais aussi les E.U
Intégration par le biais des loisirs de masse : tourisme, carnavals, football...
C'est aussi un symbole de l'antim avec l’ E.U mais aussi les E.U
Intégration par le biais des loisirs de masse : tourisme, carnavals, football...
C'est aussi un symbole de l'antimondialisation... (cf Porto Alegre)

 

III/ LES LIMITES DU DEVELOPPEMENT BRESILIEN.

A) Des contrastes régionaux très forts.

Opposition entre le littoral et l'intérieur du Brésil :

  • littoral anciennement occupé, forte concentration de population grands pôles urbains, espace économique dynamique, structures portuaires...
  • L'intérieur est moins mis en valeur , moins peuplé ( Centre Ouest et Amazonie : 61% de la surface et 13% de la population). Peu de mise en valeur : immensité, problème du coût, des infrastructures, exploitation anarchique...

Une opposition littorale entre le Nordeste et le Sud et Sudeste.

  • Elle est humaine (population au sud), démographique ( Transition Démographique presque finie au sud pas dans le nord), culturelle ( différence d'alphabétisation), économique (nord-est région pauvre, industrialisation faible, Sertao= zone de sécheresse... )
  • le Sud et le Sud-Est : régions dynamiques : plantations , industrialisation, ports ...
  • De fortes migrations ont lieu du NE vers le SE.

Le cœur économique : Sao Paulo + Belo Horizonte + Rio de Janeiro : cumul des centres de décisions économiques, forte activité, marché de consommateurs, infrastructures...

 

B) La question agraire

La persistance de la faim et de la pauvreté résulte en grande partie d'une répartition très inéquitable des terres.

  • Dans les latifundia les modes d'exploitations sont modernes mais extensifs. Ces exploitations sont peu nombreuses mais gèrent l'essentiel du sol et pratiquent l'agriculture commerciale.
  • Au contraire, dans les microfundia les modes d'exploitations sont traditionnels et tournés vers l'agriculture vivrière. Ces exploitations sont très nombreuses mais gèrent peu de sol. Ainsi il existe 3.5 de familles "sans terre" qui travaillent comme journaliers ou occupent sauvagement des terres.
  • Les tentatives de "réforme agraire" ont échoué et l'on tente de réduire le problème par distribution de terres sur fronts pionniers. Le "Mouvement des Sans-terre" tente d'occuper les terres sous-exploitées pour faire pression sur le président "Lula" da Silva.

 

C) Des contrastes sociaux très forts.

  • Contrastes villes et campagnes.
  • 37% de pauvres au Brésil
  • Opposition entre des « privilégiés » ( industriels, commerçants, propriétaires de grandes exploitations,...) et les « pauvres » (chômeurs, ouvriers sous payés, habitants des favelas, paysans sans terre... )
    Cela a des conséquences sur : l'espérance de vie, l'alphabétisation, les conditions de vie ( pas d'accès à l'eau courante , à l'électricité... ) , le travail des enfants (3 millions d'enfants de moins de 14 ans travaillent), l'alimentation ( malnutrition, révoltes agraires avec demande de redistribution des terres non occupées... )
  • La ville est révélatrice de ces écarts sociaux : il y a une très forte ségrégation sociale.

Le Brésil est une grande puissance du Tiers Monde mais son développement difficile (inflation, endettement) est incomplet, les contrastes de développement étant très nombreux. On évoque un « mal développement ».

 

 

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