La Chine communiste de Mao Zedong

Resumé de l'exposé:


« Les camarades doivent comprendre que si tortueux que puisse être le chemin, l’indépendance et la libération du peuple chinois seront réalisés et le temps en est déjà proche. »


Ces paroles prononcées par Mao Zedong à l’été 1949 précèdent de peu son ascension au pouvoir, et devaient lui servir de ligne de conduite jusqu’à sa mort en 1976.

Quels sont les traits de la Chine communiste façonnée par Mao ?
La question est loin d’être anodine, car elle a eu des répercussions sensibles dans le voisinage immédiat de la Chine appelée à essaimer, ainsi qu’un écho retentissant dans le mode occidental.
Les événements de mai 68 se sont pour partie rangés sous la bannière dumaoïsme, brandie entre autres par Serge July.
Si au début de son règne, Mao suit de très près les traces de l’URSS dans sa variante staliniste, il s’éloigne au fur et à mesure de l’orthodoxiecommuniste pour tracer sa voie propre.
Aussi, après avoir étudié en quoi la Chine communiste peut apparaître comme un avatar du modèle soviétique (I), étudierons-nous la « voie chinoise du communisme » (II).

[...] Mao, qui avait pu constater la misère de la paysannerie, à l’occasion d’une étude qu’il a menée sur le Mouvement paysan du Hunnan en 1927, s’était insurgé d’une telle situation à laquelle il tenta de porter remède. Mais dans un second temps, dès 1952 il fait procéder au regroupement des terres individuelles en petites exploitations, qui ne sont pas sans rappeler les sovkhozes léniniens. En 1954 naissent les premières coopératives de production bâties sur le modèle des kolkhozes soviétiques. Enfin, jusqu’en 1957 il adopte la technique des plans quinquennaux suggérée par Staline comme un moyen efficace d’accroître la production. [...]


[...] Il s’agit du culte entretenu autour de la personnalité du chef. la dérive personnelle du régime : le culte de Mao Des mythes se cristallisent autour de la personne de Mao : son histoire personnelle, transfigurée, fait l’objet d’une véritable hagiographie. La Longue marche, récit fabuleux, ne fait que relater un épisode très concret, au cours duquel Mao et ses confrères, pourchassés par les hommes de Tchang Kaï Tchek, fuyaient dans la montagne, contraints à une itinérance forcée. Peu à peu, les représentations iconographiques de Mao changent dans le sens d’une héroïsation. [...]


[...] Mais Mao en déduit que la réforme des mentalités n’a pas été assez profonde. Il compte mener à bien ce projet, à l’aide de deux mesures : d’une part, la mise en place du grand bond en avant et le développement d’un messianisme guerrier, tant interne qu’externe Le grand bond en avant (1958-1960) Le Grand bond en avant, initié en 1958, a plusieurs objets : d’abord, refondre complètement les communautés rurales et urbaines, dans une perspective égalitariste stricte. Ensuite, il vise à rattraper en l’espace de quelques années les démocraties occidentales rattraper le niveau de l’Angleterre en 15 ans selon les termes de Mao). [...]


[...] Dès 1950, les Chinois revendiquent la souveraineté du Tibet, qu’ils annexent à leur pays, sans susciter d’autre réaction de la part de l’ONU qu’une conférence sur la question du Tibet. Celle-ci ajournera la question sine die, de sorte qu’aujourd’hui le problème n’est toujours pas réglé. La Corée attise également l’appétit de la Chine communiste qui enverra ses hommes au nord au cours de la guerre de Corée, en 1950. En conclusion, il est important de souligner l’ampleur du paradoxe chinois. Présentée comme un laboratoire d’expérimentation politique en 1968, elle ne s’est pourtant jamais défaite de ses traits originaux, tant immuables que traditionnels. [...]


[...] Ainsi, telle commune est chargée de construire et d’entretenir un haut- fourneau. Mais la population chinoise, agraire et étrangère à toute industrialisation, ne possède pas le savoir-faire nécessaire à une telle entreprise, ce qui conduit à des gaspillages sans nom. Elle ignore qu’un haut fourneau qu’on laisse s’éteindre devient inutilisable, mais les ingénieurs soviétiques que Khrouchtchev a rapatriés devant l’hostilité de Mao ne sont plus là pour le signaler. Le bilan du grand bond en avant est des plus désastreux, tant que le plan économique qu’écologique millions de Chinois ont péri de famine, effets des fléaux climatiques amplifiés par les mesures de cette politique absurde. [...]

 

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